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Présentation de l'épée longue
Sur cette page nous allons présenter l'arme, l'objet, ses différentes parties. Nous allons non pas parler d'une arme mais de trois armes :
- l'épée longue tranchante, la vraie arme
- l'épée longue d'entrainement, non tranchante
- la federschwert, un type d'épée longue d'entrainement
Caractéristiques physiques
Une épée est composée d'une lame à deux tranchants qui se tient à l'aide de la poignée ou fusée. L'extrémité de la lame est appellée la pointe. Une garde, composée de deux quillons, sépare la poignée de la lame. La lame est ensuite divisée en deux principales parties :
- Le fort, qui va de la garde au milieu de l'épée
- Le faible, qui va du milieu de l'épée à la pointe
Sigmund Ringeck explique (traduit par l'ARDAMHE):
« de la croix de la garde jusqu'au milieu de la lame, il y a le fort de l'épée, avec lequel tu peux correctement résister si quelqu'un t'engage là. En outre, du milieu jusqu'à la pointe, il y a le faible, avec lequel tu ne peux pas résister. »
Différentes parties d'une épée
Le poids d'une épée longue est d'environ 1,5kg (mais peut varier de 1,1kg à 1,8kg) pour une longueur d'environ 125cm. Nos épées d'entrainements en plastique sont plutôt légère avec un poids de 1,2kg pour les épées longues Black Fencer. Voire excessivement légère pour les épées de chez Red Dragon : 700g, que je ne recommande pas.
Véritable épée longue conservée au musée de Cluny à Paris (poids : 1144 gr; longueur : 120cm)
Joachim Meyer et les Federschwerts
Joachim Meyer ajoute une troisième partie au découpage de la lame : le milieu.
Vous remarquerez que certaines épées ont la base de la lame élargie, cette partie s'appelle le bouclier (le schilt). Le bouclier n'est présent que sur des épées dédié à l'entrainement les Federschwert. Les Federschwert apparaissent durant la deuxième moitié du XVème siècle, elles s'imposent petit à petit et finissent au XVIème siècle à être représentées dans quasiment tous les traités.
Joachim Meyer explique (traduit par Gaëtan Marain):
« De ces divisions de l’épée découlent la séparation du côté droit, très utile au combat, en quatre parties et séparée en quatre parties, comme on peut le voir dans l’image. La première partie est appelée la poignée ou la fusée, elle inclut le pommeau et les quillons, et elle est utilisée pour rentrer dedans, lutter, saisir, projeter et autres ouvrages. La deuxième est le fort, comme déjà mentionné, sert à l’entaille, la rotation, et la pression et pour les autres choses exécutées avec le fort. La troisième partie est le Milieu, elle se trouve à mi-chemin entre le fort et le faible et est adaptée à des techniques diverses, qui seront employées selon la situation donnée. La quatrième est le faible qui convient aux changements à travers, à l’avance très rapide, pour jeter, et les choses similaires exécutées à distance dont de nombreux exemples te seront donnés plus loin.»
Federschwert et son bouclier - illustration issue du traité de Joachim Meyer
Véritable Federschwerts, conservée au Askeri Müzesi (Musée militaire) à Instanbul, Turquie
Trois véritables Federschwerts, conservée au Landesmuseum à Zürich, Suisse
Il est bien visible que ces Federschwerts sont destinées à l'entrainement. Elles ne sont pas pointes, la lame va même en s'élargissant sur certaines. Les tranchants ne sont justement pas tranchants.
"Federschwert" (se traduit en épée de plume) est un terme moderne qui viendrait du nom d'une guilde nommée les "federfechter" (se traduit par "escrimeur plume", parce qu'il portait des plumes) aussi nommée "freifechter" (qui se traduit par "escrimeurs libres"). Nous utilisons souvent le terme abrégé "feder". Le terme historique pour ces armes est plutôt "fechtschwert" (épée d'escrime) ou "paratswchert" (épée de parade/de démonstration).
Plus d'info sur les federfechter sur Wikipédia (en anglais).
Vrai et faux tranchants
Une épée est une arme avec 2 tranchants, alors qu'un sabre ou un couteau n'a qu'un seul tranchant. Dans le traité ou dans une discussion, pour savoir de quel tranchant on parle, on utilise les termes de :
- Le vrai-tranchant (ou le long tranchant) – correspond avec lequel on porte naturellement les coups
- Le faux-tranchant (ou le court tranchant) – correspond à l'autre tranchant, avec lequel il est possible de frapper mais nécessite pour cela de tourner les poignets dans un sens ou l'autre
Ainsi lorsqu'on tient son épée posée sur l'épée (garde du jour), le tranchant vers l'adversaire est le vrai tranchant, et celui posé sur l'épaule le vrai tranchant. S'il on frappe un coup naturellement, cela se fera en descendant le vrai tranchant jusqu'au sol. A la fin du coup le vrai tranchant sera donc celui qui est vers le sol.
Illustration du vrai et du faux tranchants
Joachim Meyer décrit les tranchants ainsi (traduction Gaëtan Marain) : Le long tranchant est celui qui pointe depuis les doigts directement vers ton adversaire. Le court ou demi-tranchant est celui qui pointe vers le pouce ou entre le pouce et l’index vers le combattant lui-même. On peut dire que c’est l’arrière de l’épée, son dos, comme on peut le voir sur cette image.
Sur un sabre ou un couteau, le faux tranchant correspond au dos de la lame = il ne coupe pas, d'où le terme « faux » tranchant. On parle parfois aussi de court-tranchant en référence au coutelas qui avait un court tranchant au dos de la lame vers la pointe.
Un « messer » ou coutelas – un tranchant est affûté tout le long (le long tranchant), le dos de la lame n'est affûté au niveau de la pointe (le court tranchant). Vous remarquerez que la garde d'un messer est composé de 3 quillons, ce troisième quillons est appelé le « clou ».
Messer : long tranchant, court tranchant et le clou