Conventions
Lors d'un combat libre il est important de savoir ce qui compte et ne compte pas.
- Est-ce qu'une simple touche suffit ? Ou faut-il que le coup de taille soit armé ou emprunte la trajectoire d'une coupe ?
- Y a t'il des techniques interdites ?
- Quelles cibles sont autorisées ?
- Est-ce que les coups du plats comptent ?
- En cas de double touche, pouvons nous désigner un "fautif" et donc accorder le point à son adversaire ?
- Les coups consécutifs/afterblow sont ils autorisées/comptabilisés ?
- Est-ce que toutes les cibles se valent ? etc...
Ces consignes s'appliquent souvent tacitement dans les groupes de pratiquants AMHE. L'instructeur indique :
- "ça, cela ne compte pas car c'est pas comme cela qu'on porte un coup"
- "ça, c'est interdit car trop dangereux"
- "ton combat, ce n'était pas du bon Liechtenauer"
Poser par écrit cette convention permet d'éviter que deux pratiquants s'affrontent en ayant en tête des consignes légèrement différentes. Exemple :
- L'un des combattants fait plein de petites touches, que l'autre combattant considère qu'elles ne valent rien
- L'un des combattants s'autorise les touches aux mains peu protégées et aux jambes, alors que l'autre l'évite pour des raisons de sécurités
- En cas de double touche, l'un des combattants pense que l'autre est le fautif et responsable de la double touche, et vice-versa. Chacun pensant avoir raison, la situation va se reproduire.
L'intérêt d'une convention va aussi d'être que les pratiquants vont s'entrainer en vue de cette convention. Exemple :
- Si par exemple les cibles hautes valent davantage que les cibles basses, alors les escrimeurs vont davantage s'entrainer à toucher et défendre les cibles hautes
- Si en cas de double touche, le point est accordé à l'un des combattants ayant une priorité, alors les escrimeurs s'entraineront de sorte à ne pas tenir compte du risque de double touche s'ils sont prioritaires; et inversement seront très prudents s'ils n'ont pas la priorité et préfèreront se défendre efficacement que de se risquer à une contre-attaque.
Les escrimeurs vont donc fournir un effort pour progresser en vue de cette convention. La convention doit donc refléter la manière cible vers laquelle on veut que les escrimeurs progressent.
Enfin, une convention écrite permet à un escrimeur moins expérimenté de juger un combat (Exemple : "cette touche ne compte pas car elle ne respecte pas tel critère").
Ce besoin d'une convention est bien expliqué dans le livre "L'épée longue. D'un art martial ancien à un sport d'opposition moderne: pratique et méthode d'apprentissage d’apprentissage - Gaëtan MARAIN, Alexander PIERRE, Michel BIAYS".
Ainsi que dans cette vidéo : Chapitre des Armes – Pédagogie et AMHE
Plusieurs conventions ont été développées et appliquées à l'épée longue Liechtenaurienne, elles sont parfois très différentes :
- Celle présentée dans le livre précédemment cité : "L'épée longue. D'un art martial ancien à un sport d'opposition moderne". Cette convention s'appuie sur la convention d'escrime moderne utilisée au sabre et au fleuret : la règle de priorité, donné à celui qui a paré (ou Right Of Way en anglais, souvent abrégé ROW). Il est possible d'en lire une présentation avec explication en ligne dans le règlement du Tournoi "L'épée dans la roche", s'étant tenu à La Roche sur Yon et utilisant cette convention.
- La Convention des joueurs d'épées développé par Pierre-Henry BAS
- Mais aussi ma propre convention utilisée dans mon groupe AMHE Couëron